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Communiqué de la Conférence des Evêques de France suite au vote de la loi sur l'euthanasie et le suicide assisté


Date de publication :

Le pape Léon XIV a interpellé la France le 4 juin dernier sur sa récente adoption, en première lecture, du projet de loi sur la fin de vie par l'Assemblée nationale, et appelle à respecter "la dignité intrinsèque de chaque personne humaine".
Lire ici l'article d'Aleteia.

A l'annonce du vote de la loi sur la fin de vie par l'Assemblée nationale, en ce mardi 27 mai 2025, la Conférence des Evêques de France adresse le communiqué suivant : 

Paris, le 27 mai 2025

La Conférence des évêques de France (CEF) salue le vote de la proposition de loi sur "l'accompagnement et les soins palliatifs" ; elle en suivra avec attention la mise en application. Elle redit sa vive inquiétude concernant le vote de la loi sur le "droit à l'aide à mourir".  

La CEF continuera de contribuer à ce débat de société majeur tout au long du processus législatif qui va se poursuivre. 

Dans la poursuite du travail qu'elle a initié dès septembre 2022, la CEF entend en particulier apporter aux sénateurs, puis en seconde lecture à nouveau aux députés, comme à l'ensemble des citoyens français, tout élément utile pour leur permettre d'éclairer leur discernement, concernant ce sujet infiniment grave, complexe voire intimidant, qu'est l'accompagnement de la fin de vie. 

Pour ce faire, l'Église catholique se fonde notamment sur  l'expérience des 800 aumôniers et 1 500 bénévoles présents au sein des hôpitaux, ainsi que des 5 000 visiteurs à domicile et en EHPAD, mobilisés chaque jour au chevet des malades, auxquels s'ajoutent les milliers de prêtres, diacres, consacrés et laïcs engagés dans l'accompagnement des personnes en deuil à l'occasion des obsèques, dans les 94 diocèses que compte l'Eglise en France.  

Profondément inquiets des conséquences pour la société française et des perspectives alarmantes auxquels un « droit à mourir » exposerait en particulier les Français les plus vulnérables, les évêques réaffirment leur détermination à porter la voix d'une société juste et fraternelle, qui protège les plus vulnérables ; et redisent leur plein soutien à la loi Claeys-Leonetti de 2016 actuellement en vigueur mais encore très largement inappliquée, avec plus de 20% des départements français dépourvus de soins palliatifs (soit 1/5).

Enfin, la CEF tient à adresser un message de soutien aux innombrables soignants, psychologues, psychiatres et psychothérapeutes, éthiciens, juristes, haut-fonctionnaires, et tant d'autres acteurs de la société civile, qui s'élèvent depuis maintenant plus de deux ans et demi, contre un texte législatif qui mettrait profondément à mal le pacte social et le modèle de soins français, jusqu'à présents salués et reconnus partout dans le monde.

Téléchargez le communiqué en pdf ici.

  

L’Assemblée nationale examine, du 12 au 27 mai 2025, une nouvelle proposition de loi sur l’aide à mourir.
L’Église catholique en France, par la voix de ses évêques, ses associations de solidarité, et ses aumôniers agissant auprès des personnes malades, n’a eu de cesse d’alerter sur la menace qui pèse sur les plus fragiles et sur la mise en question du respect dû à toute vie humaine.

Fin de vie et aide à mourir : les enjeux du projet de loi

- Le 15 mai 2025, la Conférence des Responsables des cultes en France – catholique, protestant, orthodoxe, juif, musulman et bouddhiste – a publié une tribune dans "Le Monde" sur la fin de vie. Une prise de parole commune et inédite dans laquelle il n’est pas question d’arguments ou de positions dogmatiques mais bien de rupture anthropologique :

"Derrière une apparente volonté de compassion et d'encadrement, ce texte opère un basculement radical : il introduit légalement la possibilité d'administrer la mort -par suicide assisté ou euthanasie- en bouleversant profondément les fondements de l'éthique médicale et sociale."
Cinq points d'attention sont soulignés par la CRCF :

  • Un langage qui travestit la réalité
    "La terminologie choisie - "aide à mourir" - masque la véritable nature de l'acte : l'administration volontaire d'un produit létal."
  • Une rupture avec l'essence du soin
    "L'intégration de l'aide à mourir dans le Code de la santé publique constitue un dévoiement de la médecine. Elle heurte frontalement le serment d'Hippocrate et le principe fondamental du soin."
  • Des garanties éthiques et procédurales gravement insuffisantes
    "Le texte actuel permet à un seul médecin d'autoriser un acte létal, sans procédure collégiale, ni évaluation psychiatrique."
  • Une menace directe pour les plus vulnérables
    "La seule existance d'une telle option peut induire chez les patients une culpabilité toxique - celle d'"être un fardeau".
  • Une atteinte à l'équilibre entre autonomie et solidarité
    "La loi érige l'autodétermination individuelle en absolu en écartant tout information ou consultation de proches, de l'équipe soignate, et tout accompagnement spirituel ou psychologique.Ce choix solitaire risque fort d'occasionner des traumatismes et des blessures durables."

    "Légaliser la mort administrée ne sera pas un progrès, mais une régression éthique, sociale et médicale."

Pour lire l'intégralité de la déclaration de la CRCF, cliquez ici.

- Ecouter le témoignage de Louis Bouffard : "Je veux vivre !"
"Ce texte me crée une profonde violence. Il ne faut pas oublier que la loi, elle a un message collectif. Et le message qu'elle envoie aux personnes fragiles, handicapées, malades, c'est dire "vous coûtez trop, vous êtes trop dépendants, vous êtes trop seuls, et il faudrait peut-être partir. C'est une pression sociale à être éliminé."

- Ecouter l'interview de Mgr Eric de Moulins-Beaufort, Président de la CEF, sur RCF le 16 mai 2025 :

- Lire la déclaration du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France le 28 mars 2023 : "L'aide active à vivre, un engagement de fraternité".
Lire le texte intégral ici.

- L'avis du collectif Démocratie, Ethique et Solidarités
Ce Collectif réunit des citoyens issus de divers horizons, engagés dans une réflexion sur la vulnérabilité en société, en particulier autour de la fin de vie et de ses évolutions législatives.
Pour consulter son avis : "Fin de vie, les enjeux d'une loi en faveur d'une mort programmée", cliquez ici.

PROJET DE LOI DE FIN DE VIE : CE QUE VOUS POUVEZ FAIRE DES AUJOURD'HUI

- Ecrire à vos parlementaires : Députés et Sénateurs

Voici les coordonnées des députés et Sénateurs du Lot-et-Garonne :

- Sénateurs :
Mme Christine Bonfanti-Dossat : c.bonfanti-dossat@senat.fr
X (Twitter) : @cbonfantidossat
Facebook : 
@100003148763275

M. Michel Masset : m.masset@senat.fr
Facebook : 
@61553676331171

- Députés :

M. Guillaume Lepers : guillaume.lepers@assemblee-nationale.fr
https://fr-fr.facebook.com/guillaume.lepers47/
https://twitter.com/@GuillaumeLEPERS/

M. Michel Lauzzana : michel.lauzzana@assemblee-nationale.fr

Mme Hélène Laporte : helene.laporte@assemblee-nationale.fr
 https://twitter.com/@HeleneLaporteRN/

Vous pouvez leur un message pour exprimer votre inquiétude face à cette rupture éthique majeure.
Exemple de message à envoyer :
« Madame la Députée, Monsieur le Député,
J
e souhaite vous faire part de ma profonde inquiétude concernant la proposition de loi sur l’aide à mourir, qui est examinée en séance publique depuis le 12 mai.
Ce texte soulève des questions éthiques majeures et fait peser un risque réel sur nos concitoyens les plus vulnérables. Il engage un basculement profond de notre modèle de solidarité et interroge le rôle des soignants, auxquels le serment d’Hippocrate impose de ne jamais provoquer délibérément la mort.
Aussi, je vous invite à réfléchir avec la plus grande vigilance aux conséquences humaines et sociétales d’un tel changement, et à vous prononcer contre ce projet de loi. Je vous remercie par avance de l’attention que vous porterez à cette interpellation citoyenne et vous adresse mes respectueuses salutations
 ».

- Diffuser des supports de communication :

- Participer à des débats :


- Rédiger ses "directives anticipées" :
Les directives anticipées vous permettent de faire connaître par avance vos souhaits sur votre fin de vie dans le cas où vous ne pourriez plus manifester votre volonté. Par exemple, coma, troubles cognitifs profonds, accident, évolution d’une maladie, grand âge. Elles expriment votre volonté portant sur les conditions de la poursuite, de la limitation, de l'arrêt ou du refus de traitement ou d'acte médicaux.
Pour rédiger ces directives anticipées, la Conférence des Evêques de France met à disposition le document "Directives anticipées proposées pour une personne de confession catholique" téléchargeable ici.